Démarche low-tech : un appel à manifestation d’intérêt pour passer à l’échelle
Des entreprises pionnières de Bourgogne-Franche-Comté ont adopté la démarche low-tech pour répondre au défi d’une économie économe en ressources.
L’enjeu est maintenant de développer la pratique low-tech dans notre région. C’est pourquoi un appel à manifestation d’intérêt sera lancé au cours de la journée régional low-tech du programme Transition Action, le 16 avril.
La démarche low-tech induit un techno-¬discernement et un regard systémique sur l’innovation. Il s’agit à la fois de réduire la complexité technologique, d’entretenir l’existant plutôt que de le remplacer, de donner accès au plus grand nombre aux solutions et de maîtriser les usages.
Antoine Waret | référent low-tech à l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté
Le 16 avril, une journée pour faire entrer la BFC dans le mouvement low-tech
Début 2021, en Bourgogne-Franche-Comté, la Région et l’ADEME ont pris l’initiative conjointe de mandater France Nature Environnement. La commande ? Un travail de réflexion et d’animation autour des thématiques de la low-tech et de la sobriété.
Le 16 avril 2024, une journée1 marque le lancement d’une phase de déclinaison opérationnelle et territoriale, en présence des collectivités et des entreprises. Elle s’appuie aussi sur les retours d’expérience d’acteurs d’autres régions et sur la prise de parole d’un cabinet de conseil.
La suite consiste en un appel à manifestation d’intérêt (AMI), pour sortir de la prospective et outiller le passage à l’action. Les entreprises, les associations et les collectivités sont invitées à initier de nouvelles démarches, qui seront accompagnées et évaluées sous l’égide de l’ADEME et de ses partenaires.
Pour cet AMI, le jury sera composé d’institutions et de structures avec des compétences et expertises complémentaires, afin de proposer l’accompagnement le plus adéquat aux lauréats.
La phase d’instruction des dossiers se déroulera en juillet/août. Les projets retenus bénéficieront d’un appui hybride, adapté à chaque initiative : financement, appui méthodologique, aide à la création d’entreprise. L’objectif est de boucler l’année 2024 sur une journée de capitalisation autour des lauréats. Ensuite, de premières productions concrètes devraient pouvoir être disponibles dès 2025.
La démarche low-tech, utile, durable et accessible
La raréfaction des ressources pour produire des biens et l’exigence de sobriété dans la consommation des énergies et de l’eau posent un défi de cohérence : comment et quoi produire pour continuer à vivre bien ?
La démarche low-tech réunit un ensemble de pratiques de conception et de transformation de produits, de services, de procédés ou de systèmes. Ces pratiques visent à maximiser leur utilité sociale tout en maîtrisant leur impact environnemental.
Trois grands principes inspirent la pensée low-tech :
- L’utilité, en tant que réponse à un besoin essentiel
- La durabilité, qui vise le moindre impact environnemental
- L’accessibilité, c’est-à-dire à la fois la facilité d’usage, la réparabilité et le partage de la propriété
La démarche low-tech induit non seulement des économies de matières premières mais aussi de faibles émissions, la relocalisation des productions ou encore l’autonomisation des utilisateurs, notamment pour déployer, mettre en œuvre et réparer les biens conçus en mode low-tech. Derrière la démarche low-tech, c’est aussi un nouveau lien social qui se met en place, avec les dynamiques territoriales que cela induit.
À ce jour, 765 initiatives ont été recensées sur toute la France par le Low-tech Lab de Concarneau. L’écosystème Ulteria, basé à Saint-Bris-Le-Vineux (89), Les Attelages de Jamacy (71), l’association auxerroise Au Bonheur Des Chutes ou encore le cluster Robin.s (21) illustrent qu’une dynamique low-tech est déjà bien vivante en Bourgogne-Franche-Comté.
L’ADEME, facilitateur de low-tech
L’ADEME organise avec d’autres partenaires l’eXtrême Défi Mobilité, qui incite à créer une catégorie de véhicules sobres et efficaces, peu coûteux, interopérables et simples à assembler à l’aide de composants standards et recyclables.
En Bourgogne-Franche-Comté, la démarche low-tech bénéficie d’une montée en puissance. Antoine Waret, le référent low-tech dans notre région, bénéficiera prochainement d’un assistant pour piloter le soutien au passage à l’échelle.
L’objectif est bien de dépasser l’écoconception. En effet, la démarche low-tech va au-delà de la réduction des impacts et questionne les besoins. Par exemple, s’il est théoriquement possible d’écoconcevoir un SUV, en appliquant une démarche low-tech, on s’orienterait plutôt sur des systèmes type ‘’quadricycles’’, moins gourmands en ressources tout en répondant au besoin de se déplacer.
1 – Maison Régionale de l’Innovation ; Dijon ; 9h à 16h30
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