Économie circulaire
À partir d’une utilisation raisonnée des ressources naturelles et des déchets, l’économie circulaire appelle à une consommation sobre et responsable, adaptée au défi climatique.
Enjeux
Ces cinquante dernières années, la consommation des ressources naturelles et des matières premières par l’homme a été multipliée par dix. Les matières utilisées pour produire les biens de consommation sont ainsi de plus en plus rares et leur fabrication implique l’émission de gaz à effet de serre. En outre, le fait de jeter un produit après utilisation augmente d’une part le volume de déchets, source de pollution, et entraîne à nouveau le recours à des ressources aujourd’hui limitées pour relancer la production de nouveaux biens de consommation.
Se fondant sur la réutilisation des ressources, des produits et des déchets, l’économie circulaire offre une voie de sortie au modèle du tout jetable et peut réconcilier économie et environnement. Elle permet de limiter la consommation, le gaspillage des ressources et la production des déchets.
En amont, la prévention des déchets est une démarche fondamentale. En favorisant l’éco-conception des produits, les comportements d’achats responsables et en agissant sur l’allongement de leur durée de vie, la prévention permet d’économiser le recours aux matières premières notamment celles non renouvelables.
Anciennement considérés comme matériaux inutilisables, les déchets sont en outre autant de ressources mobilisables dans une économie circulaire. Dans le cadre du modèle d’élimination systématique des déchets, ils présentent en outre un impact direct sur l’environnement lors de leur collecte et de leur traitement. Ils peuvent aussi présenter un impact sanitaire réel, un phénomène encore complexe à étudier et à quantifier.
La transformation des déchets en ressources permet dès lors de réduire ces impacts et également de sécuriser l’approvisionnement en ressources.
Dans une économie circulaire, la valorisation des déchets peut prendre différentes formes. Le type de déchets (déchets dangereux ou non dangereux), leur origine (ménages, activité économique, etc.), la prise en charge et les modalités du recyclage sont adaptés. À titre d’exemple, certains déchets relèvent de la responsabilité élargie des producteurs (REP). Leur gestion est alors directement assurée par le producteur qui génère ces déchets.
Afin de favoriser le recyclage et la réutilisation des déchets, la France vise l’objectif de 100 % de plastique recyclé en 2025 et la réduction de 30 % de la part des déchets ménagers et assimilés produits à l’horizon 2030.
Issue de la loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, l’Écologie industrielle et territoriale (EIT) favorise la mise en commun volontaire de ressources par des acteurs économiques d’un territoire, en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité.
Notre expertise
L’ADEME met ses expertises et compétences au service de la transition des territoires et entreprises vers une économie circulaire. Pour y parvenir, elle oriente, anime, partage la connaissance et accompagne les collectivités, entreprises et particuliers en prenant en compte l’impact environnemental des produits et de leurs déchets sur l’ensemble de leur cycle de vie.
L’ADEME intervient ainsi de manière transversale sur la quasi totalité des piliers qui composent l’économie circulaire : la production durable, la consommation durable, l’alimentation durable, les achats durables, l’écoconception des produits, l’allongement de la durée d’usage des produits, la prévention, valorisation et gestion des déchets, etc.
Dans ce contexte, l’ADEME apporte son expertise sur :
- la sobriété et nouveaux modèles de consommation ;
- les analyses de cycle de vie et les impacts multicritères ;
- les coûts de gestion des déchets, de prévention et sur sur les filières de traitement des déchets ;
- l’impact environnemental des produits de consommations, et mise en œuvre de l’affichage environnemental (données et méthodes) ;
- les technologies de recyclages, leurs limites, les coûts ;
- les gisements de ressources et matières premières.
Agir
Recherche & développement (R&D)
L’ADEME active un réseau de connaissances apte à mettre en place et partager des solutions propres à la mise en œuvre de l’économie circulaire en général, et au recyclage et à la valorisation des déchets en particulier.
Accompagnement au changement de pratiques
Transversale, l’expertise de l’ADEME s’applique à accompagner la mise en œuvre d’une économie circulaire qui implique tous les secteurs liés au développement durable, au premier rang desquels les déchets (prévention, réemploi, réparation, valorisation des biodéchets, diminution de l’enfouissement, etc.) mais également l’éco-conception, l’affichage environnemental, etc.
L’ADEME déploie le Fonds Économie circulaire pour accompagner les pouvoirs publics et orienter le comportement des acteurs et les investissements en multipliant les actions portées par les collectivités locales et les entreprises et en soutenant les investissements de tri, de recyclage, de valorisation organique et énergétiques nécessaires.
Le plan d’investissement France 2030 propose un accompagnement financier important en direction en particulier du recyclage des plastiques.
Déployés dans chaque région par l’ADEME, les Observatoires régionaux des déchets et de l’économie circulaire (ORDECO) accompagnent en concertation avec les acteurs locaux la mise en place concrète de l’économie circulaire et la gestion des impacts liés aux déchets.
Un plan national de résorption en 10 ans des décharges littorales historiques présentant un risque de relargage de déchets en mer, en métropole comme en outre-mer a été annoncé en 2022. La gestion du fonds dédié a été confiée à l’ADEME afin d’accompagner les collectivités pour mettre en sécurité ces décharges et éviter que des déchets ne se retrouvent dans l’environnement.
Au quotidien
L’Agence accompagne les citoyens dans la mise en place des gestes favorisant une consommation plus responsable (la réparation, le recyclage, etc.) et dans l’amélioration de la gestion des déchets ménagers.
Les futurs
Dans le cadre de l’exercice « Transition(s) 2050 », l’ADEME a composé quatre scénarios qui présentent de manière volontairement contrastée des options économiques, techniques et de société permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Si la production industrielle est étroitement liée à la production de déchets, la demande par les consommateurs exerce aussi une forte influence.
Le changement de pratiques dans les deux cas – une demande de ressources issues du recyclage dans le cas industriel et l’évolution du mode de vie préférant la réutilisation et le recyclage des produits dans le cas des consommateurs finaux – entraînerait la quasi disparition des déchets non réutilisés ou recyclés à l’horizon 2050.